vendredi 2 septembre 2016

Cambrai : Histoire, rois, comtes, évêques et châtelains

 

 

IVè siècle

Au milieu du IVe siècle l'avance des Francs vers le sud amène les romains à construire des forts le long des routes Cologne-Bavay-Cambrai et Cambrai-Boulogne. Cambrai se trouve alors sur une position stratégique importante. Dans la Notice des Gaules, rédigée entre 386 et 450, la ville est mentionnée comme chef-lieu civil et religieux de la cité des Nerviens, « Civitas camaracensium », supplantant Bavay qui était probablement trop exposée aux raids francs et peut-être déjà trop endommagée.
C'est à cette époque également que le christianisme s'implante dans la région : au milieu du IVe siècle, un évêque des Nerviens, nommé Superior, aurait été signalé à Cambrai ou à Bavay.

Vè siècle

Vers 445, commandés par le roi Clodion le Chevelu, les Francs Saliens s'emparent de la ville, qui devient alors la capitale d'un petit royaume.

VIè siècle

Vers 509, selon une légende non vérifiée, Clovis unifie les royaumes francs en éliminant l'un après l'autre ses parents, parmi lesquels son neveu Ragnacaire (Regnacharius / Raghnar) qui régnait alors à Cambrai. La ville est définitivement rattachée au royaume des Francs.
Clovis charge (saint) Vaast, son catéchiste, de ré-évangéliser le nord de la Gaule. Celui-ci meurt en 540 après avoir unifié les deux évêchés d'Arras et de Cambrai.

VIIème siècle

L'un de ses successeurs, (saint) Wédulphe (Vaoul / Raoul), transfère le siège épiscopal à Cambrai. Au cours de son long épiscopat, saint Géry, mort vers 625, fonde des églises où il fait déposer des reliques et construit un palais épiscopal. (Saint) Aubert poursuit son œuvre, si bien qu'à la fin du VIIe siècle le bourg rural a pris l'aspect d'une véritable ville qui comporte plusieurs églises.
Comte : Waddo
Dans J.B. Carpentier, Wédulphe (v. 545-580) descendrait de Landry la Tour, maire du palais du rex francorum "Chilpéric" et "Clothaire II". On lui donne pour femme Gunhilde de Therouanne, d'où Védulphe (Vaoul/Raoul).

 VIIIè siècle

La bataille livrée par Charles Martel contre Rainfroi et Chilpéric II le 21 mars 718 à Vinchy, près de Cambrai, marque la fin de la dynastie mérovingienne.
En 780, Eudes d'Oisy est nommé vice-comte de Cambrai.
Il épouse Elissende de Crèvecoeur, dame de Wallincourt, héritière des anciens comtes de Cambray selon la tradition. Elle apporte plus d'une cinquantaine de fiefs dont des fiefs importants : Crèveccoeur, Walincourt, Busignies, Honnecourt qui étaient l'apanage de puînés de la famille des comtes.
Selon J. B. Carpentier, elle serait fille d'un Aubert comte de Cambray (763-790), fils d'un Raoul (717-723) Vaoul / Védulphe/ Hadulf), fils d'Aubert, fils lui-même d'un Aubert (633-679), issu de Védulphe.

IXème siècle

Le traité de Verdun de 843 qui partage l'empire de Charlemagne marque le début d'une période de troubles pour Cambrai.
Le comté de Cambrésis est inclus dans le royaume de Lothaire (Francie médiane), puis de Lothaire II (Lotharingie).
Il passe sous domination de Charles II de 875 à 925. Eurianus, puis Boson de Provence seront l'équivalent descomtes de Cambray
879-896, Raoul, fils cadet de Baudouin Ier de Flandres et de Judith de Francie occidentale (Charles II), est nommé comte de Cambray.

Xème siècle

Isaac, Comte de Valenciennes en 910 puis après son mariage avec la fille de Raoul de Cambray, Berthe, en 923, comte de Cambrai. Il décède en 948.
Eudes III (v. 911) laissera une note où il se désigne comme descendant de Eudes d'Aquitaine, dont le dernier descendant direct, Hunald II est tué en exil à Pavie en 774. Eudes Ier d'Oisy obtient la chatellenie dite de Cambray en 780.
En 922, un important séisme secoue la ville et sa région.

La Lotharingie est définitivement rattachée au Saint-Empire romain germanique par Henri l'Oiseleur en 925.

Elle est aussi le théâtre des rivalités entre le comte et l'évêque, jusqu'à ce qu'un arbitrage d'Otton Ier en 948 fasse de l'évêque le comte de la ville (et non de tout le pays, resté sous l'autorité de Arnould Ier de Cambray et son fils Arnoul II).
En conséquence l'Escaut devient pour huit siècles la frontière entre le royaume de France et l'Empire, situation qui fera de Cambrai l'enjeu d'affrontements perpétuels entre ses voisins.
La ville, qui continue à prospérer, est envahie et pillée par les Normands (850 et 880) et assiégée par les Hongrois (953).
948-? : Arnoul Ier Cambrai , fils d'Isaac, est comte de Cambrai.
En 958, Cambrai voit naître l'une des premières communes en Europe: ses habitants se révoltent contre l'évêque allemand Bérenger en lui refusant l'entrée de la ville. Cette rébellion sera sévèrement réprimée mais l'affrontement entre évêque et bourgeois reprendra au Xe siècle.

L'évêque de Cambray va chercher le fils cadet de Gauthier de Lens (v. 977), châtelain châtelains de Lens pour devenir son châtelain à Cambray. Il sera connu comme "Gauthier Ier de Cambrai".

983 (ou 986) : Othon II créé la pairie du Cambrésis, dont la terre de Wallaincourt.

Jusqu'en 1007 : Arnoul dit "de Valenciennes", fils d'Arnoul Ier. Il cède le "comitates" à l'évêque de Cambrai.

XIème siècle

En 1007 l'empereur Henri II fait de l'évêque le comte de tout le territoire du Cambrésis. Dès lors l'évêque cumule les pouvoirs spirituel et temporel ; Cambrai et le Cambrésis deviennent une principauté ecclésiastique, comme celle de Liège, indépendante mais rattachée au Saint-Empire.
Du XIe siècle au XIIIe siècle les affrontements se succèdent entre la population et l'évêque : la commune proclamée en 1077 est réprimée dans le sang. Les pairs du comté sont sommés de prêter allégeance à l'évêque.

En 1041, Hugues d'Oisy, certainement fils cadet de Wauthier de Douay, qui aurait épousé Adèle de Cambray fillle de Gauthier II, devient vice-comte de Cambrai.
Dès 1054, Liébert, évêque de Cambrai, entreprend un voyage en Terre Sainte et fonde à son retour l'abbaye du Saint-Sépulcre à Cambrai.

En 1065, Adam (II) de Wallaincourt , "fils d'Adam (Ier), (tous) attouchant de parenté avec le dit Hughes d'Oisy" est nommé dans la charte de la réconcialiation entre Hughes d'Oisy et l'évêque-comte Liebert. On le pense marié avec Philiberte, fille ou soeur de Wauthier II de Douay, oncle d'Hughes d'Oisy. Cet Adam semble déjà posséder la plupart des fiefs

En 1096, Anselme II de Ribemont (oncle maternel de Hugues), comte d'Ostrevent et châtelain de Valenciennes organise (?) un tournoi à l'ombre de l'abbaye d'Anchin pour encourager les chevaliers des régions septentrionales à prendre la croix et à aller en Palestine. Parmi les 300 chevaliers, 77 chevaliers du Cambrésis (?) dont Hugues Ier d'Oisy et Adam de Walincourt se retrouvent dont aussifameux Reimbold Creton d'Estourmel qui est le premier (?) le 15 juillet 1099 à monter à l'assaut des murailles de Jérusalem.

XIIè et XIIIèmes siècles

En 1102 l'évêque concède une nouvelle charte aux habitants, supprimée dès 1107. Toutefois, en fait sinon en droit, la population conserve son organisation communale.

En 1226, après une nouvelle période de troubles, les « bourgeois » doivent finalement renoncer à leurs chartes, à leur commune, et détruire leur beffroi. Mais l'évêque Godefroid impose en novembre 1227 une loi qui, tout en faisant la part belle aux droits seigneuriaux, ménage en fait les droits des habitants : loi si équilibrée qu'elle ramène la paix et établit pour longtemps le droit municipal.

Le 1er août 1132, saint Bernard installe 20 moines dans le domaine inculte et sauvage de Ligescourt qui a été donné par Hugues II d'Oisy, châtelain de Cambrai. Les moines y bâtissent une abbaye qu'on appelle Vaucelles (Vallis Cellæ = cellules dans la vallée). L'immense église abbatiale consacrée en 1235 est détruite en 1793, les murailles édifiées au XIIIe siècle sont détruites en 1543 et l'abbaye de Vaucelles vendue comme bien national en 1792 est très endommagée en 1918. Rachetée par des particuliers en 1971 et restaurée progressivement, elle connaît aujourd'hui un grand rayonnement touristique

2 commentaires:

  1. tatins et avec tous mes compliments pour cet article
    Cordialement,
    Michel Constant Grebert (d'une ancienne famille du Cambrésis ...)

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